File d’attente à l’extérieur de la « salle à manger sociale » des Filles de la Charité pendant la COVID-19 à Madrid

Pendant cette pandémie, le « programme Saint-Vincent de Paul » n’a pas eu d’autre choix que d’adapter ses services à la conjoncture. C’est ainsi que les personnes ont dû attendre en file indienne à l’extérieur pour recevoir des colis alimentaires, alors qu’elles avaient l’habitude d’être servies sur un plateau, assises à table. Le repas, maintenant offert dans un emballage plastique, comprend de la viande et des pommes de terre, un sandwich à la tortilla, un sandwich aux sardines et un fruit. Un des Destinataires, artiste, a exprimé sa reconnaissance en réalisant un beau dessin (Cf. ci-dessous).

Dessiné par un Bénéficiaire pour exprimer sa satisfaction.

Le Centre avait l’habitude de servir des Migrants de sexe masculin mais, dans ce contexte, cinquante pour cent des bénéficiaires sont des Espagnols. Par ailleurs, les femmes qui, habituellement représentaient 11 pour cent des destinataires, sont devenues plus nombreuses à cause des Personnels de maison qui ont perdu leur travail. C’est ce qui est arrivé à Edita Lopez, quand la dame âgée dont elle s’occupait est morte du Coronavirus ; la fille de cette dame lui a demandé de quitter l’habitation où elle se trouvait depuis huit ans, lui intimant  de quitter les lieux au plus tard le 10 juin, alors qu’elle n’avait aucune économie puisqu’elle envoyait tout ce qu’elle gagnait à sa famille au Paraguay.

Sœur Josefa assure le service dans ce lieu depuis 2016 ; pendant la récession de 2008, elle se trouvait dans un Centre situé dans une autre ville et affirme que cette crise est plus grave que la précédente. Le problème en 2008 était uniquement financier, maintenant s’y est rajoutée une crise sanitaire. En 2008, le réseau familial, spécialement les parents âgés et les grands-parents ont aidé à surmonter la situation. Cette pandémie a isolé les personnes âgées, les enfants ne pouvant être avec leurs parents ni les accompagner dans leurs difficultés : la solidarité intergénérationnelle n’a pu adoucir les effets de la pandémie.

Ainsi, la pauvreté a revêtu de nouvelles formes qu’on peut observer dans cette file d’attente : on y voit les Sans-Abris habituels, mais aussi des travailleurs indépendants venant de perdre leur emploi. On peut reconnaître ces derniers car, les premiers jours, ils regardent à distance et tandis qu’ils attendent que la file avance, ils entrent et sortent.

A la porte se trouvent de nombreux vélos garés. Le long des trottoirs, il y a plus d’une douzaine de conducteurs avec des sacs à dos, attendant leur colis alimentaire. Travailler pour avoir de la nourriture à la maison n’a rien à voir avec le fait de se nourrir par le biais de la charité. Jarrison vient presque tous les jours vers 13h ; il est arrivé du Pérou il y a huit mois pour travailler et pouvoir envoyer de l’argent à sa famille, « mais maintenant, c’est impossible ». Il gagne environ 400 euros « et presque la totalité de son salaire sert à payer le règlement de son loyer ». « Ce que les Filles de la Charité me donnent me suffit, je le garde pour le déjeuner et le dîner. Elles m’ont aussi donné un imperméable, j’en suis très reconnaissant », dit-il, tandis qu’il part en direction de l’entrée où déjeunent ses compagnons du jour.

« Je suis Espagnol et Andalou, en « Erte » (mesure de travail flexible, précédant quelquefois la fermeture d’une entreprise…), avec 10 euros sur mon compte », crie le seul Espagnol désireux de dire la raison pour laquelle il doit mendier.

Nous prions pour la fin de cette pandémie et pour que le « Centre Intégral Saint-Vincent de Paul » puisse poursuivre ce service complet à nos frères et sœurs.

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