Ne laisser personne de côté

« Ne laisser personne de côté » est devenu le mot d’ordre, le point de mire de chaque réunion des Nations unies. Cette phrase rappelle aux États membres leur engagement à éliminer la discrimination, les inégalités sociales et l’exclusion. Ce sont ces éléments qui rendent les gens vulnérables et limitent leurs possibilités. Le développement social et économique doit être accessible à tous. Cependant, depuis l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) en 2015, les inégalités se sont accrues dans le monde entier. De plus en plus de personnes tombent dans une pauvreté et une exclusion sociale plus profondes, causant d’énormes souffrances humaines. Des millions de personnes sont laissées pour compte.

Le monde connaît des crises multidimensionnelles mondiales sans précédent qui ont aggravé la pauvreté, la faim et l’insécurité alimentaire, les effets les plus marqués étant ressentis dans les zones et les communautés rurales.  Nous pouvons tous le constater dans nos propres pays.  

L’Instance permanente sur les questions autochtones s’est tenue au siège des Nations unies à New York, du 17 au 28 avril 2023. Le thème prioritaire de la session était : « Peuples autochtones, santé humaine, santé planétaire et territoriale et changement climatique : une approche fondée sur les droits ».

Csaba Kőrösi, 77e président de l’Assemblée générale des Nations unies, a déclaré à l’ouverture du Forum : « En tant que gardiens de 80 % de la biodiversité mondiale, vous détenez les compétences traditionnelles en matière d’adaptation, d’atténuation et de réduction des risques climatiques. En suivant vos conseils, nous pourrons être bien mieux placés pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Je vous invite à enrichir notre compréhension et à soutenir notre quête de solutions transformatrices ».

Les peuples autochtones représentent moins de 6 % de la population mondiale, mais 15 % des plus pauvres. Ils vivent dans quelque 90 pays, représentent 5 000 cultures différentes et parlent une écrasante majorité des quelque 6 700 langues du monde.  Ils ont toujours été les gardiens de l’environnement et les protecteurs de la biodiversité et ont des solutions éprouvées à proposer pour relever le défi du changement climatique auquel nous sommes tous confrontés. Près de 70 millions de personnes dépendent des forêts pour leur subsistance, et beaucoup d’autres sont des agriculteurs, des chasseurs-cueilleurs ou des pasteurs. Ces communautés prospèrent en vivant en harmonie avec leur environnement. Les recherches montrent que là où les peuples autochtones contrôlent les terres, les forêts et la biodiversité prospèrent.

Les peuples autochtones sont parmi les premiers à être confrontés aux conséquences négatives directes du changement climatique, en raison de leur dépendance et de leur relation étroite avec l’environnement et ses ressources. On estime à 370 millions le nombre de peuples autochtones dont les moyens de subsistance sont affectés par le changement climatique dans le monde. La pandémie mondiale a prouvé que les peuples autochtones sont souvent touchés de manière disproportionnée par les épidémies et autres crises, les femmes et les filles autochtones étant particulièrement affectées en raison de leur sexe, de leur appartenance ethnique et de la rareté de leurs ressources économiques.

À la fin de la session, la Commission a fait quelques remarques pertinentes : L’Instance permanente n’est pas un simple événement – les efforts déployés au cours des sessions ne sont pas simplement des mots prononcés puis oubliés. Le Secrétaire général Antonio Guterres l’a rappelé en soulignant : « Le résultat de la session annuelle de l’Instance prend la forme d’immenses débats – des débats solides – des conclusions [et] des réflexions partagées et c’est là notre contribution au multilatéralisme : faire de la paix, du développement [et] des droits de l’homme une réalité pour et avec les peuples autochtones du monde. »

Le Forum politique de haut niveau sur le développement durable (HLPF) se tiendra du lundi 10 juillet au mercredi 19 juillet 2023, sous l’égide du Conseil économique et social, l’ECOSOC….  Le thème sera  » Accélérer la reprise après la maladie à coronavirus (COVID-19) et la pleine mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 à tous les niveaux.  » Le Forum examinera en profondeur les objectifs 6 sur l’eau propre et l’assainissement, 7 sur l’énergie abordable et propre, 9 sur l’industrie, l’innovation et l’infrastructure, 11 sur les villes et communautés durables, et 17 sur les partenariats pour les objectifs.

Le Forum a permis aux États membres et aux responsables gouvernementaux de partager leurs progrès vers les Objectifs de développement durable, ODD, ce n’est qu’un des nombreux sommets et réunions de haut niveau qui auront lieu à l’ONU au sujet des Objectifs de développement durable. L’Agenda 2030 nous offre une chance de reconnaître et d’aborder la façon dont le développement et la dégradation de la planète ont un impact sur l’environnement, les économies et les sociétés dans lesquelles tous les gens existent. Au sein du système des Nations unies, le rôle des organisations non gouvernementales (ONG), également connues sous le nom de société civile, est de parler au nom des personnes et non des gouvernements. Elles ont souvent été décrites comme « la conscience des Nations Unies ».

 Les Filles de la Charité, en tant qu’ONG accréditée, essaient de mettre en discussion les expériences des personnes qu’elles servent, en particulier celles qui sont marginalisées et vulnérables. Notre présence à l’ONU nous permet de faire entendre aux États membres la voix des personnes qui n’ont pas accès au forum mondial, et souvent des personnes qui ne peuvent pas faire entendre leur voix, même dans leur propre pays. L’un de nos principaux moyens d’action consiste à présenter des déclarations écrites et orales lors des réunions des Nations unies. L’efficacité de la participation des ONG aux Nations unies dépend de la qualité des rapports de première main qu’elles reçoivent de la base. Il est donc important de rester en contact afin d’améliorer la vie des personnes défavorisées.

Soeur Michelle Loisel, fdlc.

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